Aujourd’hui je vais vous parler d’un reportage que j’ai découvert par hasard sur la plateforme Netflix.
Netflix, je pense que tout le monde connait, c’est la société qui vous propose un tas de séries et films de relative bonne qualité, enfin, je ne sais pas qui a vu Marseille… parfois il peut y avoir quelques ratés ! J
En farfouillant sur quoi regarder de beau sur Netflix, hésitant entre Sharknado 3 et un reportage sur la migration des oiseaux en Ecosse, je tombe sur ce documentaire « l’irrésistible pression » ou en Anglais « Crafting a Nation » (je trouve le titre en VO plus sympa d’ailleurs).
De quoi ça parle ?
Ce reportage d’environ 1h30 nous fait parcourir les Etats Unis à travers plusieurs brasseries artisanales. Le reportage est centré, vous l’aurez compris, sur les brasseries artisanales.
Ce qui frappe dans ce reportage c’est que le choix des brasseries est plutôt bien fait, on a des brasseries déjà bien implantées comme Samuel Adams, et d’autres encore en train de naitre.
Je ne vous dévoilerais pas le reportage bien entendu, mais je vous invite à le visionner car il reflète une tendance qui a commencée chez nous depuis peu. On peut s’amuser à comparer justement.
Les Américains sont-ils comme nous dans leur révolution brassicole ?
Oui et non, il y a bien cette mouvance de vouloir s’éloigner de l’industriel et aller vers le local, mais les structures ne sont pas les mêmes.
On peut voir ici que les investissements de départs se chiffrent par exemple à 300 000 dollars quand chez nous certaines brasseries commencent avec 3000€ par exemple. Les volumes sont beaucoup plus grands, et l’artisanal américain, peut être vu pour de l’industriel chez le Français.
D’ailleurs le terme de brasserie artisanale reste encore flou chez les Américains, tant leurs volumes sont importants et leur consommation supérieure à la nôtre (le vin reste toujours devant). Il est d’ailleurs logique de se demander si, justement, le terme de brasserie artisanale n’est pas une notion trop floue en général.
En France et ailleurs, on parle de Nano, de Pico, de Micro mais même si une certaine notion de volume permet de les distinguer, rien n’est encore vraiment officiel et certains en jouent.
Aux Etats Unis on parle parfois de Sierra Nevada ou de Samuel Adams (2 brasseries dans le reportage) comme des micro-brasseries, or, leurs volumes sont tels qu’on peut parler de simple brasserie artisanale.
Pour revenir à la question de ce paragraphe, les américains sont comme nous je pense, mais la taille du pays provoque quelques variantes liées à leurs volumes découlant simplement de la demande qu’ils ont, bien supérieure à la nôtre actuellement.
Alors ce reportage il est instructif ?
Oui ! Très ! car il reflète un peu le phénomène que nous voyons actuellement, les Américains ont un temps d’avance sur nous, et pour l’instant, leur marché est stable, pire encore, ils ont parfois du mal à assouvir la demande sur le plan local tant le secteur marche.
Des géants comme Budweiser (ou America depuis peu visiblement), vont jusqu’à tacler les micro-brasseries jusque dans des pubs ultra couteuses durant le Superbowl, dans le but de tacler à la gorge les petits qui font peur aux grands devant un maximum d’audience.
Mais ça ne prend pas, l’éléphant a toujours peur de la souris, alors ils rachètent des petites brasseries, chose qui laisse pantois quand on est client des brasseries concernées, mais la question du bien-fondé de ces opérations se verra surtout sur le moyen et long terme.
En France, avec 800 brasseries en 5 ans on est en droit de se demander si la place ne va pas manquer au bout d’un moment, si la bulle ne va pas exploser justement. Je pense qu’il y aura un point de non-retour sur le nombre de brasseries, mais le secteur va se stabiliser car la demande satisfaite reste locale, et celles qui sont voisines, notamment dans certaines villes, vont justement créer une certaine synergie qui va pousser le consommateur à déguster plusieurs bières de plusieurs brasseries car, justement, il aura la curiosité de ne pas se cantonner à une seule et même référence en matière de gout. En résumé, l’age d’or de la brasserie française est en cours, les américains, dans ce reportage, peuvent être assimilés à une sorte de vision du secteur dans quelques années, et de ce que nous voyons, ca semble se passer assez bien.
Je ne peux que vous conseiller de voir ce reportage, les intervenants sont vraiment bons, leurs discours cohérents et l’ensemble est assez bien monté pour ne pas vous ennuyer.
Un dernier détail quand on compare avec notre marché national, il y a tout de même des différences, je ne dis pas que les secteurs sont identiques car quelques facteurs vont créer des différences évidentes, mais sur un aspect général, ce reportage reflète bien le marché US et ce qu’il devient en France, et va peut-être devenir.
Une dernière chose, les américains ont une véritable culture du Brewpub (un bar ou l’on sert la bière produite sur place), les Anglais aussi, les Canadiens tout autant, c’est un concept qui a du mal à se faire en France pour un tas de raisons, l’investissement tout d’abord, et puis culturellement nous ne sommes pas encore friands de cela, même si pour ma part j’adore cela. En France quelques brasseries font Brewpub et d’autres sont devenues des chaines comme Frog Beer ou Les 3 brasseurs, mais le nombre est encore très faible, et les brasseries qui font déguster sur place ne sont pas forcément des Brewpub car elles n’ont pas le statut légal de bar et restaurant.
Bref, un reportage vraiment sympa qui fait réfléchir quand on est passionné par cela, ou juste curieux !
Titre VO : Crafting a Nation
Titre VF : L’irrésistible pression
Langues : Anglais (avec sous titres français)
Durée : Environ 1h30
Site officiel : http://www.craftinganation.com
Site de diffusion: http://www.netflix.com (9.99€ par mois pour 2 écrans, sans engagement de durée)
Salut,
Ce n’est plus netflix qui diffuse ce film mais amazon maintenant, pour la maudique somme de 4,99€..
On s’est fait eu !