Dégustation

On part au Quebec pour l’Ours par Trou du diable!

Intéressons nous au Canada et à sa belle région du Québec aujourd’hui les amis! Terre brassicole très active, elle nous a offert de très belles bouteilles ces dernières années par le biais de plusieurs brasseries. Pourtant, en France, on a que très peu de références par rapport au pays en lui-même .

J’ai pu découvrir longuement ce pays durant un voyage de presque un mois là bas, logé chez une amie, j’ai pu ainsi flâner librement dans la région et découvrir, à la fois ses sublimes paysages, mais aussi ses brasseries à une époque où la bière en France en était encore à ses début de révolution, et quasiment désertique pour la région de Marseille ou je vis. 

Ici nous allons parler d’une bière de Trou du diable, l’Ours, une sour qui est un assemblage de 20% de bières vieillies en barriques de chêne de banyuls et de barriques de Cabernet Sauvignon, et 80% de jeune Saison. 

La brasserie est une référence mondiale désormais, j’ai pu les rencontrer en France et aussi durant le mondial de la bière. Cette brasserie est née en 2006 de la pulsion de 5 camarades réunis par la même passion : la bière! Le nom vient d’un lieu dans leur ville natale de Shawinigan, plus précisément le bas des chutes d’eau de la ville qui dispose d’un trou en forme de chaudron dans lequel le diable s’y rendrait pour se reposer : le trou du diable. Initialement, c’est un lieu habité par les mauvais esprits selon les amérindiens, qui fut reprise ainsi par les Jésuites pour s’appeler le trou du diable.

La brasserie a commencé petit mais a très vite vu grand, pour devenir mondialement connue, avoir des pubs et déplacer la production pour des locaux beaucoup plus grands. Le succès, tant national qu’international est arrivé aux oreilles des grands groupes qui ont commencé à leur taper du pied. C’est en 2017 que la brasserie se fait racheter en partie par la division de craft du groupe Molson Coors, vous avez déjà vu leurs bières dans plusieurs pubs ou séries TV américaines. 

Ce rachat a fait l’objet d’un sacré remue ménage dans la communauté craft mondiale, à commencer par les consommateurs se sentant trahis, mais ca revient toujours au même, parfois certains, comme ici, ne suivent plus la cadence, qu’elle soit administrative ou bien industrielle, et ils revendent tout ou partie à des structures pour derrière, parfois, remonter une structure plus petite pour faire des produits encore plus aboutis, mais avec moins de stress financier derrière. C’est une stratégie que je respecte, en soi. Ici Molson prend le contrôle de la distribution et à la main sur la production, mais elle ne touche pas pour autant les recettes, et toutes les structures comme le pub restent indépendantes du reste. En soi, Trou du diable est victime de son succès et contrairement à des Brewdog, s’est très rapidement sentie submergée et a choisi cette facilité là, pour, s’alléger d’une part, et profiter d’un champ étendu en termes de distribution. 

La brasserie a perdu des clients certes, mais comme je le dis souvent, elle en gagne d’autres aussi via les nouveaux circuits de distribution apportés par le rachat. De plus, le groupe Molson a racheté via sa division craft, c’est-à-dire qu’elle récupère de l’argent sur des produits originaux, elle n’a aucun intérêt en soi à obliger la brasserie à produire de l’industriel, au contraire. Le deal c’est de faciliter l’administratif, étendre le circuit de distribution et stabiliser les emplois (même si ce n’est pas toujours le cas dans certains rachats).  Donc, ce rachat sonne-t-il le glas de la brasserie? Pour moi non, elle déçoit certains, mais tant que la structure est stable et que la créativité reste présente, sans altérer la qualité, alors je m’en fiche, car Trou du diable est une micro brasserie qui a réussi, si bien que des plus gros veulent collaborer avec eux, d’un point de vue “capitaliste” c’est une réussite. 

Maintenant attardons nous sur notre Ours, que vaut-elle alors?

 

Un Ours barriqué

Au verre on retrouve une belle robe claire et dorée, très carbonatée surplombée par une mousse fine plutôt persistante. 

Le nez est un délicat ensemble de fruit, d’acidulé et de boisé, on sent ici le produit barriqué justement et on en salive d’avance. 

 

Du bois et du fruit

En bouche on se fait très vite happé par le côté acidulé, le tout assorti de notes fruitées assimilable à de la pomme (mais pas comme un faux goût), ou plutôt un joli cidre aux élans boisés. Le coté acide ne fait pas grimacer au contraire, on sent qu’on est sur une bière, avec ses notes cidrées et boisées venant forcément de la partie vieillie en barrique. La finale est peu amère, toujours acidulée mais finalement peu sèche et relativement aromatique sur la longueur.

 

En conclusion

Une sacré bouteille, un assemblage, du vieillissement en barrique, on arrive sur un produit peu commun qui ne ravira peut être pas le commun des mortels mais certainement les amateurs de bières acides et bien calibrées. Une très belle découverte, Molson Coors derrière ou pas, j’ai passé un très bon moment! 

Greg
Marseillais amateur de bières, je vais vous faire découvrir cette boisson à travers son histoire, des dossiers, de l'actu et enfin des tests de bières diverses et variées!

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